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Cheikha Rimitti : un verbe indocile au rythme des exils

Dans une Algérie encore coloniale, elle a chanté l’amour charnel, la misère des filles de rien, le vin, la fête et la révolte intime. Sans jamais se plier. Avec sa voix de rocaille et son franc-parler ravageur, Cheikha Rimitti a traversé le siècle comme une secousse. Son nom, aujourd’hui légendaire, reste attaché au premier cri du raï moderne. Voici son histoire.


Cheikha Rimitti. Photo DR.

Née en 1923 à Tessala, près de Sidi Bel-Abbès, Saadia, que l’on n’appelait pas encore Cheikha Rimitti, grandit dans une misère nue, orpheline très tôt, ballottée de ferme en ferme. Elle est enrôlée à l’adolescence par une troupe itinérante de Hamdachis, chanteurs mystiques et festifs, où elle apprend à manier la parole chantée, le souffle rythmique, et surtout les images symboliques des chansons populaires.