Sifi Ghrieb n’est plus Premier ministre par intérim. Il est pleinement Premier ministre à compter de ce jeudi 14 septembre 2025. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’y a confirmé dans ses fonctions. Il l’a aussi chargé de former un gouvernement.
Sifi Ghrieb, ministre de l’Industrie, a cumulé, depuis le 28 août dernier, la fonction de Premier ministre par intérim. Il a remplacé au poste Nadir Larbaoui, renvoyé un peu à la hussarde. Durant ses quinze jours d’intérim, Sifi Ghrieb a débordé d’énergie. Il a multiplié les initiatives.
Conscient, assurément, que sa promotion éventuelle se ferait sur concours et non sur titre, Sifi Ghrieb a beaucoup entrepris, deux semaines durant. Il cherchait à s’illustrer dans un profil radicalement différent de son prédécesseur au poste.
Si on devait reprocher à Nadir Larbaoui son intendance molle et son manque d’entregent, inverse serait le commentaire à propos de Sifi Ghrieb. Quatre jours après sa désignation, il a présidé une réunion relative à l’importation des 10 000 bus de transport de voyageurs. Cette importation a été décidée après le drame de Oued El Harrach.
Le 11 septembre 2025, il préside un conseil interministériel consacrée à l’exportation de ciment et de clinker. Ce conseil interministériel prolonge, en fait, l’engagement du gouvernement dans l’évènement panafricain, l’IATF2025, qui s’est clôturé la veille. Un évènement durant lequel des contrats d’exportation de ciment et de clinker ont été signés.
Gouverement : qui part, qui reste et qui arrive?
Si Sifi Ghrieb a passé avec succès, et rapidement, son test d’admission aux fonctions de Premier ministre, il lui reste à réussir la formation d’un gouvernement; à supposer que le casting y afférent lui incomberait réellement.
Même si les observateurs s’attendaient à un changement de gouvernement à la rentrée sociale, du moins à un remaniement ministériel, la chronique politique n’a pas souligné de noms de potentiels candidats aux portefeuilles ministériels.
La rare supputation qui est apparue sur les réseaux sociaux est celle relative au débarquement du ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger Ahmed Attaf. Cependant, après son apparition en conférence de presse pour faire le bilan politique et économique de l’IATF2025, les mauvaises langues se sont tues.
Un autre nom est proposé pour le renvoi, mais il n’est pas évident que cela advienne : celui du ministre du Transport, Said Sayoud. Après le drame de Oued El Harrach, qui a révélé la vétusté du parc national de bus de transport de voyageurs, la critique a focalisé sur le département de Sayoud. En effet, il ne s’est éveillé à cette vétusté que parce qu’un drame est survenu.
Evidemment, il n’est pas certain que ces deux ministres soient débarqués. Il n’est pas dit non plus que le reste des membres du gouvernement, la plupart autant effacés que Nadir Larbaoui, ne ferait pas long feu. Il faudra peut-être attendre que Sifi Ghrieb dévoile sa liste pour juger sur pièce.
Quelle place pour les partis ?
Le nouveau Premier ministre proposera-t-il un gouvernement de technocrates ou fera-t-il participer les partis politiques ? C’est l’autre question que les observateurs se posent. Cependant, on s’étonnerait de voir nommer un exécutif composé des seuls technocrates. Il y aurait sûrement des ministres partisans, ne serait-ce que pour la bonne cosmétique politique.
Soit, mais peu s’attendent à assister au Premier ministre organiser des consultations avec les partis politiques pour la constitution du gouvernement. Même pas avec les seuls partis siégeant au Parlement. Cela prendra beaucoup de temps. Or, c’est ce qui manquera au Premier ministre, la rentrée sociale étant là.
Possiblement alors, des partis pourraient être sollicités pour proposer des noms à intégrer dans le gouvernement Ghrieb. Si cette démarche est adoptée, ce ne seront pas tous les partis qui seraient conviés à une participation au gouvernement. Fort sûrement, les sollicitations se limiteraient au FLN, RND, MSP, voire El Bina de Bengrina. Et pourquoi pas le FFS de Youcef Aouchiche qui n’a pas de complexe à fréquenter le pouvoir ?