Chargement ...

Énergie et matériaux de construction tirent la production industrielle au deuxième trimestre 2025


La production industrielle du secteur public national a progressé de 6,3 % au deuxième trimestre 2025, selon les chiffres publiés par l’Office national des statistiques (ONS). Ce résultat, supérieur à celui enregistré un an plus tôt (+3,8 %), traduit une amélioration de la conjoncture industrielle. Mais derrière cette moyenne encourageante se cache une réalité contrastée, marquée par la faiblesse persistante de plusieurs branches et la dépendance accrue à quelques secteurs porteurs.

L’essentiel de la progression tient au secteur de l’énergie, en hausse de 9,2 %, et à celui des matériaux de construction, dont la production a bondi de 16,7 %. Ces deux branches concentrent une part importante de la production nationale.

L’énergie bénéficie d’un niveau d’activité soutenu, tandis que les hydrocarbures enregistrent un léger redressement (+1,5 %) après quatre trimestres de stagnation. Cette amélioration provient du pétrole brut et gaz naturel (+3,0 %) et du raffinage (+6,2 %). En revanche, la liquéfaction du gaz naturel reste orientée à la baisse (-9,2 %), prolongeant une série de reculs amorcée en 2024.

Le dynamisme des matériaux de construction repose sur les liants hydrauliques (+15,3 %), les produits en ciment (+52,2 %) et les produits rouges (+33,2 %), tandis que l’industrie du verre reste en retrait (-5,0 %). Ces chiffres suggèrent que la croissance industrielle demeure liée à des branches à forte intensité capitalistique et peu diversifiées.

Des redressements fragiles dans les mines et la chimie

Le secteur des mines et carrières connaît un léger rebond (+1,2 %), après une baisse de 3,7 % au trimestre précédent. Cette amélioration masque des évolutions divergentes, la production de phosphates reculant de 10,3 %, tandis que celle du sel et du minerai de fer progresse respectivement de 11,8 % et 4,6 %.

Les industries chimiques se redressent modestement (+2,5 %), après un fort recul (-11,1 %). Les produits pharmaceutiques (+7,3 %) tirent la moyenne vers le haut, mais plusieurs sous-branches restent en difficulté, notamment les résines synthétiques (-44,8 %), les peintures (-19,9 %) et la chimie organique (-4,8 %).

Le groupe des industries sidérurgiques, mécaniques, métalliques et électriques (ISMMEE) demeure en zone négative (-1,8 %), même si la chute observée début 2025 (-41,7 %) ne se répète pas. Certains indicateurs montrent une reprise ponctuelle, la transformation des métaux non ferreux bondissant de 185 % et la fabrication d’équipements métalliques de 14,7 %. Mais d’autres branches, notamment la mécanique (-16,5 %) et les biens de consommation métalliques (-10,6 %), continuent de reculer. L’ensemble reste instable et hétérogène.

Deux secteurs seulement affichent des hausses spectaculaires, les industries du cuir (+40,7 %) et du bois (+131,6 %). Le premier enchaîne un cinquième trimestre consécutif de progression, porté par la fabrication de biens de consommation (+68,9 %). Le second bénéficie d’une envolée de la menuiserie générale (+329 %), de l’ameublement (+93,6 %) et de la transformation du papier (+46,8 %). Ces performances, bien qu’impressionnantes, concernent des volumes modestes et n’inversent pas la tendance générale d’un secteur manufacturier fragile.

Une reprise statistique, pas encore structurelle

Les industries agroalimentaires continuent de se contracter (-4,7 %), marquant un troisième trimestre consécutif de baisse. Le travail des grains (-11,1 %) pèse lourdement, malgré un léger redressement du lait (+2,1 %) et des aliments pour animaux (+3,9 %).

Le textile, de son côté, reste en recul (-10,4 %), prolongeant une série de trimestres négatifs. Les biens intermédiaires (-2,8 %) et les biens de consommation (-18,4 %) témoignent d’un affaiblissement durable de la production.

En dépit du rebond global, la lecture du rapport de l’ONS montre une reprise concentrée sur quelques pôles, sans transformation profonde du tissu industriel public. Les secteurs en difficulté – chimie de base, agroalimentaire, textile, mécanique – continuent de peser sur la moyenne nationale. Les données du deuxième trimestre, encore provisoires, suggèrent davantage une accalmie conjoncturelle qu’un véritable redémarrage structurel de l’appareil productif algérien.