Dans les capitales du Nord, la lutte contre la corruption internationale figure en bonne place dans les discours officiels. Elle y est décrite comme une exigence morale, un impératif juridique et, à l’occasion, un marqueur civilisationnel. Sa mise en œuvre, en revanche, obéit à des considérations plus prosaïques, souvent liées à la stabilité des marchés et à la prévisibilité des flux financiers. L’argent mal acquis, lorsqu’il transite du Sud vers le Nord, change rarement de nature. Il change surtout de statut, cessant d’être un scandale pour devenir un actif.