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Baisse drastique des exportations du gaz : le consensus politique perd son carburant


Les exportations de gaz algériennes sont en fortes et continuelles baisses, ces deux dernières années du moins. Pour le gouvernement, qui structure son discours, un brin populiste, sur la disponibilité de la rente générée par les hydrocarbures, cette vérité n’est pas bonne à dire.

Aussi continue-t-il de faire accroire que l’Europe peut faire ses emplettes en gaz en Algérie. Mais si elle se veut volontairement rassurante, cette communication  traduit-elle pour autant une réalité tangible ou en est-elle loin, au contraire ?

Les deux premiers mois de l’année 2023, les volumes de gaz exportés via les gazoducs Transmed et Medgaz ont à peine atteint les 4,268 milliards de mètres cubes, soit une baisse de 20,05% par rapport aux volumes exportés durant la même période de l’année 2022, et encore en baisse de 28,58% par rapport aux volumes exportés en janvier et février 2021 où les quantités exportées étaient de 5,976 milliards de mètres cubes.

Depuis 2021 donc, la flèche est restée pointée vers le bas. Et il n’est pas dit qu’elle va se redresser de sitôt, tant la ressource est elle-même en constante diminution. Surexploités, les gisements de gaz s’essoufflent. Une donne qu’un partenaire de Sonatrach comme le géant italien ENI ne perd pas de vue.

Tout en étant présent en Algérie, ENI regarde et prospecte ailleurs. Et c’est au moment où Alger et Rome filent le parfait « amour politique » que le géant italien a dégagé pas moins de 8 milliards de dollars pour aller forer au large de la Libye. Une diversification sécurisante ? Assurément, notamment lorsque l’on sait que, selon le PDG d’ENI, Claudio Descalzi, sur les 4 milliards de mètres cubes de gaz promis à l’Italie, l’Algérie n’a pu y fournir que 3 milliards de mètres cubes.

Cette baisse des volumes des exportations de gaz est synonyme de manque à gagner en termes de recettes que génère la vente des hydrocarbures. Ce qui, en conséquence, affecte le volume de la rente. Du coup, il devient difficile d’établir et de maintenir les consensus politiques par la redistribution de cette dernière, comme c’était le cas durant longtemps.