Francis Perrin : La situation est vraiment complexe. L’annonce par Donald Trump, le 2 avril, de droits de douane réciproques massifs a provoqué une forte chute des prix, les marchés redoutant que cette guerre commerciale ne débouche sur un fort ralentissement de la croissance économique mondiale, voire sur une récession. Mais la volte-face du président américain, le 9 avril, avec la suspension pendant 90 jours de ces droits de douane pour de nombreux pays a fait remonter les cours. Le 3 avril, la décision de huit pays de l’OPEP+ d’augmenter en mai leur production beaucoup plus que prévu a aussi contribué à la chute des cours. Quant à l’Iran, l’ouverture de négociations avec les États-Unis est un facteur de détente, mais la patience n’est pas la principale qualité du président américain et, si les discussions traînaient en longueur, la probabilité de frappes contre l’Iran augmenterait, ce qui serait un facteur haussier. Et, dans l’immédiat, le renforcement des sanctions américaines contre l’Iran a un impact haussier. Entre la guerre en Ukraine qui est loin d’être finie, la reprise des combats à Gaza, les incertitudes autour de l’Iran et Trump à la Maison Blanche, les incertitudes sont maximales. Le jeudi 17 avril, en fin de séance, le Brent de la mer du Nord frôlait les $68 par baril, contre environ $75/b avant l’annonce de Trump le 2 avril et un prix de $62,8/b le 8 avril avant la volte-face sur les tarifs douaniers. Dans les jours et les semaines qui viennent, l’élément dominant parmi ceux évoqués ci-dessus sera incontestablement la question des droits de douane, notamment la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les deux premières puissances mondiales et les deux plus gros consommateurs de pétrole.