Il arrive aux chefs d’État de se mettre en colère. Mais la colère de Abdelmadjid Tebboune, telle que rapportée par Louisa Hanoune après leur entrevue, a une tonalité particulière. Non pas dirigée contre ses adversaires, l’opposition ou les forces obscures d’un complot extérieur — thèmes familiers de la politique algérienne — mais contre… ses propres chiffres. D’après Mme Hanoune, le président a exprimé son agacement face à des données erronées que son administration lui présente. Dit autrement, l’homme qui gouverne l’Algérie depuis bientôt six ans réalise que son tableau de bord n’était peut-être qu’une peinture abstraite.