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Les lycéens en grève


Les lycées vibrent au rythme d’un vaste mouvement de protestation des élèves depuis dimanche 19 janvier. Ces lycéens, issus d’établissements dispersés à travers le territoire national, ont notamment manifesté devant les locaux des directions de l’éducation.

Les revendications des grévistes, accrochés au fronton des établissements scolaires et relayées massivement sur TikTok, portent sur un allègement des programmes scolaires jugés excessivement lourds et sur une réforme globale du système éducatif. Près du lycée El Idrissi à Alger, il est notamment indiqué que le volume horaire de 8heures à 17h30 est excessif et que le “la grève” est un droit.

La genèse de cette mobilisation remonterait lorsque des appels à une grève générale ont été massivement partagés sur TikTok. Un communiqué anonyme, largement diffusé sur internet, détaillait les revendications des lycéens : réduction du volume horaire, instauration d’un seuil – la fameuse “ataba” – pour les cours à examiner en fin d’année, et l’annulation de l’interdiction  prétendument prévue des cours particuliers.

Les images relayées sur les réseaux sociaux montrent des élèves marchant dans plusieurs villes, de Tlemcen à Skikda, en passant par Tizi Ouzou et Biskra. Ils brandissent des slogans tels que « Un nouveau ministre pour un nouveau programme ». Dans une vidéo ayant fait le tour des réseaux sociaux, le directeur de l’éducation de Batna tente de calmer les élèves en promettant de relayer leurs doléances aux autorités compétentes.

Face à l’ampleur de ce mouvement, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, a déclaré, lors d’une visite hier à Tindouf, qu’un allégement des volumes horaires et une refonte progressive des programmes était en cours.

Sans jamais citer le mouvement de protestation, le ministre de l’Éducation nationale a évoqué l’allégement des programmes pour les premières années du primaire, avec une extension prévue à d’autres cycles, de réorganiser, et de créer une commission nationale de la qualité de l’enseignement, qui évaluera les méthodologies et les techniques d’enseignement.

Concernant les cours particuliers, le ministre a affirmé que son objectif n’était pas de les interdire mais de mieux les encadrer.

« Une commission nationale devant plancher sur la question de la qualité de l’enseignement, à dévoiler ultérieurement, a été mise en place par le ministère de l’Éducation nationale, en application des directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, soucieux de l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’accompagnement du processus pédagogique dans les différents paliers scolaires », a affirmé le ministre dont les propos ont été rapportés par l’APS. 

Voulant calmer le jeu, l’Union nationale des parents d’élèves a soufflé sur les braises, en publiant un communiqué dans lequel elle affirme que des « activités suspectes » sur les réseaux sociaux cherchent à instrumentaliser les élèves pour déstabiliser le système scolaire. Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a également réagi, mettant en garde contre « les risques d’instrumentalisation » de ce mouvement.