Dans l’interminable inventaire des paradoxes de l’indépendance algérienne, peu d’histoires sont aussi révélatrices – ou discrètement décisives – que celle du « trésor du FLN ». Longtemps enveloppé de rumeurs, de silences feutrés et de disputes partisanes, ce pactole de la guerre d’indépendance – déposé dans plusieurs banques européennes durant les années de lutte – a traversé les décennies comme une ombre insaisissable. Mais derrière les drames politiques et les récits familiaux se révèle une réalité plus institutionnelle, celle d’un État qui a fini par récupérer non pas le trésor lui-même, mais la banque suisse qui en conservait la trace.