Dans l’imaginaire des décolonisations, la souveraineté ressemble à un geste, celui d’un drapeau hissé, d’un hymne proclamé ou d’un décret signé. Dans la vraie vie des États rentiers, elle ressemble plutôt à un classeur rempli de concessions, d’annexes, de barèmes fiscaux, de prix « conventionnels », de clauses pénales, d’arbitrages et d’exequaturs. L’Algérie l’a appris tôt, souvent à ses dépens, parfois à l’avantage de ceux qu’elle venait de chasser. Et la France, elle, a compris avant beaucoup d’autres qu’on peut perdre un empire et conserver une influence en transformant cette dernière en architecture juridique.