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De Kateb Yacine à Abdulrazak Gurnah: Pour qui écrit-on quand on écrit dans le Sud ?

Le prix Nobel de littérature attribué à Abdulrazak Gurnah a été généralement reçu comme une récompense amplement méritée. Il a aussi alimenté les débats sur les modalités de consécration des auteurs africains en Occident. Dans cette contribution, le chercheur Walid Bouchakour aborde la question: pour qui écrit-on quand on écrit dans le Sud?


Le prix Nobel de littérature attribué à Abdulrazak Gurnah a été généralement reçu comme une récompense amplement méritée, non seulement pour l’écrivain lui-même mais aussi pour la littérature tanzanienne et africaine. Ce choix a aussi alimenté les débats sur les modalités de consécration des auteurs africains en Occident. Un débat que nous connaissons bien en Algérie. Sur le ton de la polémique virulente ou de l’analyse académique, la question de la réception occidentale des textes écrits en Algérie, et plus largement en Afrique et dans le Sud global, revient avec insistance. Écrire dans une langue dont le centre de légitimation est ailleurs que dans son propre pays place de facto l’écrivain dans une position périphérique, voire marginale. Quelles en sont les conséquences et comment cette question est-elle abordée par les écrivains et par la critique ? Nous allons revenir dans ce qui suit sur quelques propositions et opinions qui peuvent éclairer le débat.