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Krim Belkacem, otage d’un récit mal ficelé

Annoncé comme l’enquête choc qui briserait enfin l’omerta sur l’assassinat de Krim Belkacem, Un crime d’État de Farid Alilat se présente comme une révélation historique. Mais derrière la promesse éditoriale, le livre enchaîne erreurs factuelles, anachronismes et hypothèses sans preuves. À force d’héroïser Krim en « démocrate trahi » et de multiplier les insinuations sur ses assassins, l’ouvrage échoue à éclairer le mystère de la chambre 1414 et participe à une nouvelle confusion mémorielle.


La parution en 2025 du livre de Farid Alilat, Un crime d’État, chez Plon, se voulait un événement : lever le voile sur l’assassinat de Krim Belkacem, figure historique du FLN, étranglé en octobre 1970 dans une chambre d’hôtel à Francfort. L’auteur promettait d’en finir avec l’omerta, de débusquer les responsabilités et d’éclairer un épisode occulté de la mémoire nationale. Mais à la lecture, une impression troublante domine : celle d’une fresque brillante sur la forme, mais entachée d’erreurs factuelles, de raccourcis historiques et de biais idéologiques. Un récit qui, loin d’éclairer définitivement l’affaire, la brouille davantage.