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Algérie: Malgré un timide bond en 2020, le paiement électronique reste marginal


Le paiement électronique reste largement marginal en Algérie malgré un timide bond en 2020, faute de souplesse administrative permettant son adoption à grande échelle.

A peine 3,9 millions d’opérations ont été enregistrées entre janvier et novembre 2020 pour un montant total de 4,7 milliards DZD (plus de 28 millions euro), selon les chiffres de la GIE Monétique. Pour l’année 2019, ce chiffre s’est établi à 0,2 millions de transactions effectuées pour un montant de 0,5 milliard DZD.

Ce bond, présenté comme une « croissance de 406% » par Algérie Poste en ce qui concerne la partie des transactions effectuées avec la carte Eddahabia, s’explique par deux facteurs: Le Covid-19 et les télécoms. De nombreux clients de Djezzy, Mobilis et Ooredoo ont ainsi choisi de régler leurs factures ou de recharger leurs comptes en ligne à cause des restrictions liées à la pandémie.

Les chiffes du GIE Monétique montrent une nette hausse des paiements en ligne des clients des opérateurs mobiles. Ils représentent plus de 91% du total des transactions. Les quelques 93 000 transactions en février dans ce segment ont quadruplé pour dépasser les 400 000 opérations en mai. La barre du million de transactions du secteur des télécoms a été franchi durant les quatre premiers mois du confinement (de mars à juin).

Bien que la croissance liée à la pandémie soit notable comparée à l’année précédente, le paiement électronique reste marginal en Algérie et en retard même par rapport au pays de la région. En 2019, le Maroc a enregistré plus de 9,7 millions de transactions pour un montant global de plus de 4,8 milliards de dirhams (près de 440 millions euro). Durant la même période, la Tunisie a enregistré près de 3,1 millions d’opérations pour une valeur de 271,5 millions de dinars tunisiens (plus de 82 millions euro).

Les chiffres de GIE Monétique montrent par ailleurs à quel point les possibilités du paiement électronique sont limitées en Algérie. Seuls 71 marchands en ligne sont agréés, la plupart d’entre eux étant de grandes entreprises publiques et privées.

De nombreux entrepreneurs ou responsables de PME expliquent vouloir adopter le paiement en ligne mais être découragés par le processus administratif trop compliqué. D’autres hésitent à adopter le paiement électronique car il assure une transparence financière qui ne « les arrangent pas » face à un système fiscal jugé injuste.