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Les avocats d’El Kadi Ihsane dans l’attente d’une audience à la chambre d’accusation


Le collectif de défense du journaliste El Kadi Ihsane a tenu une conférence de presse ce samedi 7 janvier 2023 à Alger pour informer sur l’évolution de la procédure judiciaire dont il fait l’objet et de la situation des médias qu’il dirigeait. La conférence a été marquée par une très faible présence des médias.

Les avocats qui composent le collectif à savoir, Zoubida Assoul, Mostefa Bouchachi, Abdelghani Badi, Abdallah Heboul et Said Zahi, sont revenus sur les conditions de son arrestation et les violations des procédures judiciaires en la matière. Ils se sont également adressés à l’opinion publique pour répondre aux spéculations sur les faits qui auraient justifié les poursuites sur la base des articles 95, 95 bis et 96 du code pénal relatifs aux financements étrangers, comme l’avait souligné le parquet dans son communiqué annonçant sa détention préventive.

Or, les avocats d’El Kadi Ihsane ont soutenu qu’ils sont « tenus par le secret de l’instruction et ne peuvent, à ce stade de la procédure, révéler des détails », axant leur intervention sur les questions procédurales. « Ceux qui jettent l’opprobre sur lui aujourd’hui ne savent rien. Ils véhiculent de fausses informations et des mensonges. A croire qu’elles ont été fuitées pour le lyncher. Nous communiquerons sur le sujet au moment opportun », a souligné d’emblée Me Assoul.

Abdallah Haboul, lui, a estimé qu’« il n’y a aucune loi qui justifie la mise sous scellés des locaux d’Interface Médias », entreprise éditrice de Radio M et Maghreb Emergent. « Toutes les lois régissant l’activité des médias précisent que les décisions de fermeture doivent être prononcées des magistrats. Aucune loi ne donne ce pouvoir à la police judiciaire », a-t-il indiqué.

Quant à l’action à engager en vue de la levée des scellés sur les locaux d’Interface Médias, le collectif d’avocats dit qu’il est encore « en train de discuter l’option appropriée et qu’il fera le nécessaire le moment venu ». « Nous avons introduit un recours auprès de la chambre d’accusation pour annuler le mandat de dépôt prononcé par le magistrat instructeur à l’encontre d’Ihsane El Kadi. Nous attendons la programmation dune audience », a précisé Me Assoul.

Me Bouchachi a conclu la conférence de presse en déclarant qu’« l’affaire d’El Kadi Ihsane est politique par excellence et les faits qui lui sont reprochés ne sont pas condamnables par la justice ». « Il a été arrêté par ce qu’il tient à maintenir comme un espace de libre expression. Cela dérange. Quelqu’un aurait décidé de le mettre en prison et il a demandé à la police judiciaire de justifier la décision », a-t-il martelé.

El Kadi Ihsane a été arrêté samedi 24 décembre 2022 à 00h30 dans son domicile à Zemmouri, dans la wilaya de Boumerdès. Le lendemain les locaux de Radio M et Magherb Emergent ont été perquisitionnés et mis sous scellés. Ihsane El Kadi a été déféré le 29 décembre 2022 devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’Hamed et placé sous mandat de dépôt.