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Affaire Bouakba : quand la mémoire devient un champ de bataille

Pour la justice et pour l’histoire, Saad Bouakba doit être libre. Non parce qu’il a raison, mais parce qu’une nation qui emprisonne pour un récit erroné est une nation qui n’a pas encore résolu son rapport à elle-même.


Il y a des pays où l’histoire se négocie dans les livres, les archives et les universités. Et il y en a d’autres où elle se tranche dans les tribunaux. L’Algérie, aujourd’hui, semble osciller dangereusement vers la seconde catégorie. L’affaire Saad Bouakba — notre vieux confrère emprisonné pour avoir repris une vieille ligne de propagande accusant Khider, Aït Ahmed et Boudiaf de s’être partagé le « Trésor du FLN » — révèle un malaise plus profond, celui de la difficulté chronique du pays à affronter son passé autrement que par le prisme du pouvoir.