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La guerre au gaz : « Si les archives dissimulent, les villages, eux, n’oublient pas »

La guerre d’Algérie fut aussi une guerre chimique couverte par le silence. Historien et co-réalisateur du documentaire « Algérie, sections armes spéciales », Christophe Lafaye retrace dans cet entretien avec Twala les crimes coloniaux et l’impunité institutionnelle couverte par les amnisties, et appelle à une mobilisation collective pour exhumer cette mémoire enfouie. Car, Si les archives françaises dissimulent, la mémoire des Algériens, elle, reste vive - nourrie de récits, de douleurs transmises et de silences habités.


La BAS du 411e RAA en opération. Photo de Christophe Lafaye.

Christophe Lafaye : Il y a effectivement une convergence de point de vue entre les hommes politiques de cette époque et le haut commandement militaire. A la demande de l’état-major de la 10e Région militaire (RM) et du général Henri Lorillot, l’état-major du commandement des armes spéciales (CAS) est invité à fournir une étude pour déterminer comment ces armes peuvent répondre à un certain nombre de problèmes tactiques rencontrés par l’armée française sur le terrain. La demande est transmise au général Charles Ailleret, chef du CAS, afin qu’il puisse fournir des solutions pour neutraliser, entre autres, les grottes et les caches souterraines utilisées par les indépendantistes algériens.