L’ancien ministre de la défense, le général major Khaled Nezzar est décédé, ce vendredi 29 décembre, à l’âge de 86 ans des suites d’une longue maladie.
Né le 25 décembre 1937 à Seriana, dans l’actuelle wilaya de Batna en Algérie, Khaled Nezzar a occupé le poste de chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) de 1988 à 1990, puis celui de ministre de la Défense nationale de 1990 à 1993.
Khaled Nezzar était l’artisan de l’arrêt du processus électoral donnant les islamistes du FIS dissous pour vainqueurs aux législatives en 1991.
Le projet du FIS, qui promettait aux Algériens l’instauration d’une théocratie, avait buté devant la détermination de l’ANP qui subissait la violence des islamistes armés bien avant la création du FIS.
Le FIS, qui comptait 32 000 hommes armés en 1993, ayant déclaré le jihad contre l’ordre républicain suite à l’intervention de l’armée dans l’arrêt du processus électoral, l’Algérie avait alors basculé dans une guerre d’usure.
Nezzar avait quitté le pouvoir en 1993 à cause de divergences au sommet de la hiérarchie militaire sur les méthodes de lutte contre le terrorisme érigé par les islamistes comme méthode de reprise du pouvoir.
Des complotistes soutenus par l’ONG Trial, qui voulaient faire le procès de l’ANP, l’accusant d’exactions contre les populations civiles, lui ont intenté des procédures judiciaires en Suisse pour des crimes de guerre. En vain.
Nezzar, qui s’est reconverti dans les affaires après avoir quitté l’armée, a laissé des mémoires. Il intervenait régulièrement dans le débat politique comme l’une des voix autorisées de l’institution militaire.