Le feuilleton judiciaire de l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, se poursuit. Incarcéré depuis août 2021, Louh comparaîtra le 12 mai prochain devant le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed dans une affaire liée à des accusations de « enrichissement illicite » et de « dissimulation de revenus d’origine criminelle ».
Selon le site Echorouk Online, le juge d’instruction de la troisième chambre de ce pôle spécialisé a ouvert ce nouveau dossier, ordonnant dès la première audition son placement en détention provisoire. L’affaire porte principalement sur l’acquisition d’un bien immobilier d’une valeur de 12 milliards de centimes, situé à Dely Brahim, une transaction dont l’origine des fonds a suscité les soupçons des enquêteurs.
Face aux interrogations, Tayeb Louh a tenté de justifier cette somme importante en avançant la vente de son ancien logement dans la commune de Staoueli pour 8 milliards de centimes, complétée, selon lui, par son salaire ministériel et celui de son épouse. Le juge d’instruction a retenu contre lui deux chefs d’accusation : « enrichissement illicite » et « dissimulation de produits criminels », des infractions prévues et punies par la loi 01/06 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.
Déjà condamné en 2021 à trois ans de prison ferme et à une amende de 200.000 dinars pour « entrave au bon fonctionnement de la justice » et « incitation à la falsification », Tayeb Louh avait vu, en 2023, sa demande de fusion de peines rejetée par la Cour d’Alger.
Par ailleurs, il est également poursuivi dans une autre affaire similaire impliquant notamment l’ancien inspecteur général du ministère de la Justice, Belhachem Tayeb, et l’homme d’affaires Tarek Kouninef, et qui lui a valu une seconde condamnation à deux ans d’emprisonnement ferme.