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Les Algériens lavent leur linge sale à Paris


Paris. 19 mars 2023, date anniversaire de la proclamation du cessez-le feu il y a soixante et un an. Deux Algérie, qui ont en commun l’exil, mais que tout le reste éloigne, le rapport au pouvoir en place, la perspective politique et bien d’autres choses subséquentes, se sont mesurées à distance.

Des Algériens favorables au pouvoir en place se sont retrouvés place Colonel Fabien. D’autres, opposants au pouvoir ou partisans du changement, se sont donnés rendez-vous Place de la République, lieu traditionnel du ralliement des adeptes du hirak et d’autres oppositions encore.

Si les habitués des dimanches Place de la Républiques y sont venus répéter leur exercice une énième fois depuis 2019, ce n’était pas le cas des rassemblés Place du Colonel Fabien dont la manif du jour était leur première action du genre.

L’enjeu, au-delà des leitmotivs des uns et des autres, était surtout la démonstration de force. Et l’on peut dire qu’en la matière, les deux manifestations n’ont pas mobilisé pareillement. Et ce n’est pas surprenant s’il y avait du monde Place Colonel Fabien. Là on est censé célébrer l’anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale.

Les Algériens de France étaient donc venus, tout naturellement, comme dans l’accomplissement d’un acte patriotique. Mais, comme il fallait s’y attendre, parmi la foule, il y a eu les missionnés, ceux qui étaient là pour suggérer des slogans. Saïd Bensedira, pour ne citer que lui, y est allé de son rôle.

Quant à la foule qui a manifesté Place de la République, elle ressemble à celle des derniers dimanches du hirak avec ses têtes d’affiches et autres activistes du MAK et de Rachad. Là-bas, les gens sont venus pour dire leur opposition au régime, pour appeler à la cessation des emprisonnements pour délits d’opinion et pour réclamer la démocratie.

Des escarmouches, il y en a eu. Des provocations qui ont dérapé en bagarres, notamment place Colonel Fabien. Mais pas de quoi faire intervenir la police qui, au demeurant, est fort occupée avec les manifestants français qui battent le pavé depuis plusieurs jours pour dénoncer la révision de l’âge de départ à la retraite.