Pour Yacine Boushaki, chaque mur de la Casbah raconte une histoire ou un poème. Petit neveu d’un Moudjahid, il s’est, au fil du temps, réapproprié cette Histoire, sortant du seul cadre du récit officiel. Il la raconte chaque jour aux visiteurs, au détour des ruelles étroites de la Casbah dont il est guide. « Cette histoire, nous n’avons pas hérité de ses blessures, mais nous avons hérité de ses douleurs », dit-il.
Au détour des ruelles étroites, Yacine guide les visiteurs à travers un voyage temporel fascinant. La visite commence par la Place des martyrs, ses mosquées et anciennes synagogues, en passant par le Café malakoff, lieu emblématique de la musique chaâbie, et jusqu’à la maison éventrée dans laquelle ont été exécutés les héros de la bataille d’Alger : Hassiba Benbouali, Ali Lapointe, Mahmoud Bouhamidi et le petit Omar. Il fait escale à la prison Serkadji, décrivant les affres des suppliciés et des exécutés de la guerre de libération nationale. Puis, il conduit ses visiteurs sur les lieux de tournage des célèbres films « La Bataille d’Alger » et « Hassan Nya », faisant revivre les scènes qui ont marqué l’imaginaire collectif.
Yacine se réjouit de pouvoir aujourd’hui partager la richesse de la Casbah avec les visiteurs, après les années sombres des années 90. La visite n’est pas seulement un parcours historique, c’est aussi une expérience sensorielle, ponctuée de musique chaâbie et de poésie dédiée à la vieille citadelle d’Alger.