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Communiqué : Twala reprend la publication cette semaine


Quatre mois après la suspension du site, Twala revient. Bien que les raisons derrière cette suspension perdurent, à leur tête le blocage de l’interopérabilité des systèmes de paiement en ligne entre les banques et la poste, ainsi que l’absence d’une solution de paiement depuis l’étranger, menaçant ainsi d’échec tout business plan bâti sur la possibilité de payer en ligne, la rédaction du journal en ligne Twala a décidé de reprendre la publication. A partir de cette semaine, vous pourrez lire à nouveau reportages, enquêtes et articles de fond.

Après un été catastrophique en Algérie, durant lequel nous avons pu énumérer, tout comme nos concitoyens au pays ou à l’étranger, les crises ayant secoué le pays : la troisième vague de la pandémie du Covid-19, la fragilité avec laquelle notre système de santé a fait face à la situation, les feux de forêts et les dégâts humains et matériels qu’ils ont engendrés, le climat politique difficile et étouffant poussant des milliers de personnes vers l’immigration clandestine dont beaucoup périssent avant d’atteindre leur destination, ainsi que la poursuite des arrestations arbitraires. Dans ce contexte, il a été difficile pour nous de rester sans faire notre travail en tant que journalistes. Pour accomplir cette mission, nous avons décidé de reprendre notre seul outil : le site du journal Twala suspendu depuis le 29 mai 2021, nonobstant les difficultés et les obstacles bureaucratiques et politiques auxquelles nous faisons face.

Sachant pertinemment que la bataille pour une presse indépendante reste longue, nous revenons en étant conscients des difficultés financières auxquelles notre entreprise Twala fait face, ainsi que des risques encourus par le journaliste dans l’exercice quotidien de son métier. Nous avons décidé de recourir à recevoir les abonnements de nos lecteurs en dehors de l’Algérie via une solution de paiement à l’étranger qui sera disponible bientôt. Il s’agit des abonnements dont nous avons été privés pendant notre période d’activité, malgré l’engouement et l’insistance de nos lecteurs, en raison de la réticence des banques algériennes à adopter une solution de paiement en ligne en devise.

Nous rappelons également que parmi les raisons de la suspension qui perdurent, la tentative du ministère de la Communication d’imposer un décret non-conforme au code de l’Information. Il s’agit du décret exécutif n°332-20 du 22 novembre 2020. Nous en sommes aujourd’hui à la tentative d’amender le code de l’Information pour donner une couverture juridique à l’arbitraire en vigueur depuis un moment et donner un fondement juridique à effet rétroactif à un décret illégal. Nous réitérons notre rejet catégorique de ce décret dont nous exigeons l’abrogation et nous demandons aux autorités de cesser l’instrumentalisation des lois de la République et de la rente publicitaire pour museler la presse indépendante.

Bien que nous reprenons la publication, nous continuons à condamner l’arbitraire et nous appelons à la libération sans condition et à la réhabilitation des journalistes emprisonnés. Nous demandons également l’arrêt de harcèlement policier et judiciaire des praticiens des métiers de la presse et nous appelons la communauté nationale à protéger les journalistes lors de l’exercice de leur profession.