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La révolte des campus américains contre la guerre à Ghaza

Depuis le début du mois, des manifestations étudiantes pro-palestiniennes ont pris une ampleur inédite à travers les campus universitaires américains, dénonçant le soutien militaire des États-Unis à la guerre génocidaire menée par Israël à Gaza.


Les projecteurs du monde entier se tournent vers les universités américaines, où les étudiants ont érigé des campements pour exiger des actions visant à mettre fin à la guerre génocidaire menée par Israël contre la bande de Ghaza.

Ce mouvement, qui a débuté à l’université de Columbia à New York, s’est rapidement propagé à d’autres institutions américaines prestigieuses telles que Harvard, Yale, et Princeton. D’autres universités du monde ont également  rejoint le mouvement à travers des manifestations, des sit-in ou des grèves.

Les scènes, documentés à travers des vidéos postées sur les réseaux sociaux, se répètent à travers les Etats-Unis : des étudiants érigent des tentes sur leurs campus pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens et pour exiger la fin de la guerre. Les manifestations sont souvent réprimées violemment par les forces de l’ordre, agissant sur demande des administrations universitaires.

Mercredi 24 et jeudi 25 avril, plus de 200 manifestants ont été arrêtés dans des universités de Los Angeles, Boston et Austin, où des milliers de personnes se sont rassemblées pour soutenir le mouvement. Malgré les interventions policières, les étudiants persistent à occuper les campus, refusant de se déplacer, ce qui en fait un évènement historique avec un air de « mai 68 », selon certains observateurs. Le Washington Post qualifie ce soulèvement étudiant de l’un des plus importants des dernières années aux États-Unis.

Jeudi, un nouveau campement a été installé sur le campus de l’université George Washington à Washington D.C., tandis qu’en Californie, les manifestations pro-palestiniennes se sont multipliées à l’université UCLA malgré la présence de contre-manifestants.

Les manifestations ont souvent dégénéré en affrontements avec la police, entraînant la fermeture de salles de classe et plus de 500 arrestations selon les rapports.

Ces manifestations sont le résultat d’un activisme continu et de tensions croissantes sur les campus depuis le début de la guerre à Ghaza. Les étudiants, ont vu leur mobilisation s’intensifier au fil des mois jusqu’à cette vague de protestations massives. Ils ont émis une liste de demandes à leurs universités respectives, notamment le désinvestissement de toutes les entreprises qui pourraient tirer profit de la guerre à Ghaza ou fournir un soutien militaire à Israël.

Ils ont également appelé à mettre fin aux représailles contre les étudiants qui ont exprimé leur soutien aux Palestiniens et à ce que les administrateurs s’engagent à ne pas envoyer la police ou d’autres agences de maintien de l’ordre sur les campus pour disperser leurs manifestations.

Cela a suscité des débats passionnés autour de la liberté d’expression, de l’activisme de solidarité avec la Palestine aux États-Unis et de l’utilisation de la force pour disperser les manifestants étudiants, entre autres questions.

Mais les étudiants au cœur du mouvement affirment que la raison pour laquelle ils ont commencé leurs manifestations – la nécessité urgente de mettre fin aux bombardements meurtriers d’Israël sur Ghaza – risque d’être perdue au milieu d’une cacophonie de voix et de distractions.  

De nombreux étudiants américains ont déclaré qu’ils ressentaient un élan d’agir étant donné le soutien de longue date du gouvernement américain à Israël.

Les États-Unis accordent à Israël une aide militaire de 3,8 milliards de dollars par an, et le président Joe Biden a continué à apporter un soutien indéfectible au pays au milieu de la guerre à Ghaza. Mercredi, Biden a promulgué une loi de financement massif qui fournira 17 milliards de dollars supplémentaires à Israël.

Les attaques de l’armée israélienne contre les étudiants, les enseignants et les institutions académiques palestiniennes à travers Ghaza pendant la guerre ont également agi comme un catalyseur pour les manifestations universitaires.