Chargement ...

Antoun Sehnaoui : de son passé libanais controversé à la lumière des projecteurs français

Des médias français ont mis en avant Antoun Sehnaoui, un banquier libanais, après la naissance de son enfant avec la petite-fille de l'acteur français Jean-Paul Belmondo. Ils ont cependant omis de mentionner son passé controversé, notamment ses liens avec Riad Salamé, l'ancien gouverneur de la Banque du Liban, recherché par la justice française.


Le carnet d’adresses du banquier libanais Antoun Sehnaoui compte des connexions qui lui ont permis, à travers les pratiques illégales de contrôle des capitaux menées par les banques libanaises, dont la Société Générale qu’il dirige, d’effectuer d’indus transferts financiers.

Or, la banque de Sehnaoui a largement profité des politiques financières injustes mises en place par Salamé lors de la crise économique au Liban d’autant que son nom est lié à beaucoup d’affaires libanaises. Des faits que les médias français ont soigneusement évités dans les articles consacrés au père de l’enfant de la petite-fille de l’acteur Belmondo.

Le magazine Madame Figaro, qui a révélé l’identité du père d’Angelo Nabil Sehnaoui après que sa mère ait tâché à la cacher, a choisi de réduire la description de Sehnaoui à sa simple qualité de « businessman libanais ». 

Paris Match, qui a consacré un espace pour présenter Antoun Sehnaoui, s’est contenté d’évoquer ses réalisations dans le secteur bancaire et dans le monde du cinéma. Le magazine a également mentionné sa participation dans la société de production « Rouge International » , fondée par l’actrice et productrice française Julie Gayet, épouse de l’ancien président français François Hollande.

Aussi, est-il important de préciser quelques étapes clés de la carrière de ce banquier du côté libanais.

Quelques semaines avant la crise économique, précisément le 16 septembre 2019, le banquier libanais et PDG de la Société Générale au Liban et en Jordanie, Antoun Sehnaoui, a demandé à la Banque du Liban de « casser un dépôt » d’une valeur de 254 milliards de livres libanaises (plus de 169 millions de dollars à l’époque) avant son échéance prévue réellement en 2047, selon un document consulté par Daraj.

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a accepté de libérer ce dépôt sous prétexte que Société Générale avait besoin de ces fonds pour garantir des liquidités en livres libanaises tout en lui accordant un taux d’intrêt dépassant 9% sur un dépôt de 60 milliards de livres libanaises mis à la disposition de la Banque du Liban. « La raison derrière ces opérations réside dans le manque de nos liquidités en livres libanaises ».

Sehnaoui a renforcé ses liens avec Salamé, qui a supervisé la reprise de la Banque Canadienne Libanaise en faillite en 2011 par la Société Générale, permettant également à la Société Générale de transférer près d’un milliard de dollars à l’étranger en 2020, selon un document obtenu par Daraj.

Les prêts et les transferts bancaires

Entre septembre 2019 et janvier 2020, la Société Générale au Liban a accordé un prêt d’environ un milliard de dollars, révèle un document bancaire consulté par Daraj. Ce prêt a été octroyé quelques semaines avant la mise en place du « capital control » illégal sur les dépôts, une mesure toujours en vigueur aujourd’hui.

Les banques commerciales libanaises ont instauré de manière illégale cette politique de « capital control », imposant des limites de retrait aux déposants sans qu’une loi parlementaire ne l’approuve, à l’approche de l’effondrement économique à la fin de 2019. Cette décision a privé les libanais de l’accès à leurs économies, touchant également la Société Générale de Sehnaoui, qui n’a pas échappé à cette politique.

Ni la Société Générale ni la Banque du Liban n’ont fourni de réponses aux questions de Daraj concernant les raisons de ce prêt et les circonstances entourant la sécurisation de cette somme en dollars américains.

Le « Président »

Fièr et confiant, Sehnaoui a arpenté le tapis rouge des Oscars en 2018 pour son film « L’insulte « , nommé pour le prix du meilleur film étranger. À ses côtés, la productrice Julie Gayet, partenaire de projet et également épouse de l’ancien président français François Hollande, était présente dans cette célèbre photo.

Pourtant, derrière le glamour des Oscars, le nom de Sehnaoui au Liban est surtout lié au mouvement des « Soldats du Seigneur », apparu ces dernières années dans les régions chrétiennes de Beyrouth, et responsables d’attaques contre des rassemblements pour les personnes LGBTQ+. Des rapports de presse ont indiqué que Sehnaoui finançait ce groupe.

Loin de se limiter à son succès en tant qu’artiste et producteur à la fin des années 90, Sehnaoui a cherché à s’imposer dans le monde des affaires, se lançant dans le secteur bancaire. Il a acquis la majorité des parts de la Société Générale au Liban et en Jordanie qu’il a rachetés à son oncle, l’ancien ministre de l’Énergie et banquier Maurice Sehnaoui, en octobre 2007, devenant le PDG de la banque. La « SGBL » a été l’une des banques ayant bénéficié des manipulations financières autorisées par la Banque du Liban en 2016, réalisant un profit de plus d’un milliard de dollars, selon une source bancaire qui s’est confiée à Daraj.

Le parcours d’Antoun Sehnaoui a débuté lorsque son père, Nabil Sehnaoui, l’avait nommé PDG du groupe Société Générale au Liban et en Jordanie en 2007. Sa notoriété dans le secteur bancaire a pris de l’ampleur après la faillite de la Banque Libano-Canadienne en 2011, dont les actifs dépassaient 5 milliards de dollars en 2009.

Avec l’aide du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, Sehnaoui a œuvré à intégrer la Banque Libano-Canadienne au groupe Société Générale. Salamé a facilité des flux massifs de capitaux au bénéfice de la Banque Libano-Canadienne – sans demander des comptes aux personnes accusées de blanchiment d’argent – l’aidant ainsi à sortir de la faillite selon les sources bancaires de Daraj.

En 2021, Sehnaoui a renouvelé son engagement en devenant membre de l’Association des banques libanaises, présidée par le PDG de Bank of Beirut, Salim Sfeir, qui a pris des décisions défavorables aux déposants, telles que le « capital control » et la fermeture de leurs comptes pendant des semaines, les empêchant d’accéder à leurs fonds.

Des ramifications dans divers secteurs

Antoun Sehnaoui, né à Beyrouth le 3 novembre 1972, descend d’une famille aisée. Son père, Nabil Sehnaoui, était une figure influente dans le domaine financier et fondateur de dix entreprises dont « Al Makhazen » et  » Holdings Abi Sehnaoui » en plus de sa participation à la Société Générale Liban, selon le registre commercial. Durant la gestion de son père, Sehnaoui a déménagé aux États-Unis et a étudié à l’Université de Californie.

Antoun a consolidé la position de la famille dans le monde des affaires tout en élargissant son réseau international en France et aux États-Unis, notamment grâce à sa proximité avec l’ancien président français François Hollande par le biais de son partenariat avec sa femme, la productrice Julie Gayet. Il a acquis la Banque Richelieu à Monaco en 2018 et présidé la Pikes Peak National Bank dans l’État du Colorado la même année.

Sehnaoui est également un acteur majeur dans le marché immobilier, étant l’un des plus importants actionnaires de « Solidere», une entreprise de promotion immobilière créée en 1994 pour reconstruire Beyrouth après la guerre civile. L’augmentation de sa part dans le capital de cette entreprise lui avait conféré ainsi une influence sur ses décisions et orientations. Son partenaire dans cette prise de parts est Ziad Abou Jamra, président de la société chypriote Fidus, détenue par Sehnaoui. Abou Jamra a également occupé précédemment le poste de chef des marchés des capitaux et du commerce à Fidus, un groupe affilié à la Société Générale.

En plus de ses activités bancaires et commerciales, Sehnaoui exerce une influence indirecte au sein du Parlement. La députée de la coalition du Changement, Paula Yacoubian, a souligné dans une interview accordée à Daraj l’influence de Sehnaoui au sein de la Commission des Finances et du Budget, présidée par le député du Courant Patriotique Libre (CPL), Ibrahim Kanaan, et composé de 36 députés. De plus, le député Jean Talouzian est membre de cette commission aux côtés des députés des partis Forces Libanaises et Kataeb, tels que Georges Akis, Ghassan Hasbani et Nadim Gemayel…

Outre ses activités bancaires, commerciales et parlementaires, Sehnaoui reste actif dans le domaine cinématographique, investissant toujours dans ce secteur. Son dernier projet, « Le dernier piano » (Broken Keys), est un film sur la vie d’un pianiste cherchant à échapper à l’oppression dans la ville syrienne de Raqqa, ancien bastion de l’État islamique, qui a proscrit la vie moderne et la musique. Le film a été sélectionné par le Festival de Cannes en 2020, annulé en raison de la pandémie de coronavirus.

Sehnaoui étend continuellement son empreinte artistique et collabore avec des réalisateurs et des musiciens de renom tels que le compositeur Gabriel Yared, lauréat d’un Oscar, et le réalisateur Jimmy Keyrouz, qui a également participé à la réalisation du « Dernier piano ». Toutes nos  tentatives de contacter  ces derniers sont restées vaines.

Sehnaoui détient également des parts dans le domaine sportif, en particulier dans le basketball, en finançant le club sportif Al Hikma dont les supporters sont – dit-on – affiliés aux partis politiques Forces Libanaises et Kataeb. A cette période, Sehnaoui, représentant la Société Générale, a signé un accord de partenariat stratégique avec Mastercard en faveur du club Al Hikma. Par la suite, la banque a émis une série de cartes bancaires portant les logos du club Al Hikma, de la SGBL et de Mastercard, mises à la disposition des fans et des membres du club Al Hikma.

Un différend a cependant opposé l’homme d’affaires Sehnaoui à Tarek Karam, fondateur de l’association Lebanon of Tomorrow et associé de Sehnaoui dans ses affaires. Maroun Ghaleb, ancien trésorier du club Al Hikma, a admis sa responsabilité dans cette dispute, ce qui a conduit Sehnaoui à démissionner début 2016, comme il l’a expliqué à Daraj dans un appel téléphonique.

Suite à cela, Sehnaoui s’est tourné vers le financement d’un nouveau club, Beirut, dirigé par Nadim Hakim, ancien président du club Al Hikma qui avait démissionné pour des raisons administratives. Le club «  Beirut » a bénéficié d’un financement initial de 75.000 dollars pour son lancement en 2019, grâce aux sponsoring, selon les déclarations de Hakim à Daraj.

Hakim a nié le fait que Sahnaoui ait financé le club Beirut, affirmant qu’il ne connaît Sehnaoui que par le biais de Tarek Karam, membre du conseil d’administration du club Beirut et éditeur du site Hona Lebanon (ici le Liban), proche de Sehnaoui.

Les coulisses politiques

Antoun Sehnaoui n’a jamais brigué de mandat parlementaire, mais son influence dans les coulisse de l’Hémicycle se manifeste à travers ses contributions financières aux campagnes électorales, en particulier dans le premier district de Beyrouth, et plus précisément à Achrafieh, sa ville natale.

Son principal investissement politique se situe dans ce district, où il a apporté un soutien financier à un candidat en particulier, le député Jean Talouzian, comme l’a confirmé Nadim Gemayel, député du parti des Kataeb, au cours d’une interview accordée à un journal libanais. Gemayel a précisé que Sehnaoui avait soutenu financièrement la liste des Kataeb lors des élections législatives de 2022 en raison de la présence de leur candidat, Talouzian.

Talouzian, réélu lors des dernières élections après son succès en 2018, a quitté les Forces Libanaises en 2020 en raison de désaccords internes. Après les élections, il a nommé Najib Mikati Premier ministre, le considérant comme «  le plus sérieux » dans cette période critique.

Talouzian affirme dans son droit de réponse à Daraj que la relation entre la famille Sehnaoui et lui remonte à 1975, se renforçant durant les périodes de guerre « lorsque le Liban était en guerre et se battait pour sa souveraineté ».  Talouzian poursuit en disant : « Les périodes de combat tendent à créer des amitiés solides et une solidarité – c’est le type de relation qui me lie à M. Nabil Sehnaoui (le père d’Antoun) ».

Dans le nord du pays, Sehnaoui a soutenu la liste du député Michel Moawad, candidat des Forces Libanaises pour la Présidence de la République, un poste resté vacant jusqu’à ce jour et qui est considéré comme une carte perdante, selon la députée de l’alliance nationale Paula Yacoubian.

Selon un député qui a voulu témoigner anonymement à Daraj, après ce qui est nommé « la fusillade de la Maison Blanche » où l’accompagnateur de Sehnaoui a tiré sur Mazen Al Zein, un habitué du club en 2010 avec qui Sehnaoui avait des différends professionnels, Sehnaoui a quitté le pays via l’aéroport international de Beyrouth alors que Talouzian était responsable de la sécurité de l’aéroport.

Le soutien financier et politique de Sehnaoui ne se limite pas à ce qui était connu sous le nom de l’alliance du « 14 Mars » , mais selon Yacoubian, il entretient également une relation avec le député et chef du Courant Patriotique Libre, Gibran Bassil. Elle fait référence à une réunion à Paris organisée par Nader Hariri, cousin du Premier ministre sortant, où Sehnaoui et Bassil se sont rencontrés avant les élections de 2022.

Lors de cette réunion, un accord électoral a été conclu entre les deux parties, Bassil s’engageant à ne pas inclure sur sa liste un candidat « arménien catholique » populaire dans le premier district de Beyrouth en échange de l’assurance des voix pour Talouzian. En retour, il a recueilli des votes en faveur du député du Courant Patriotique Libre, Nicolas Sehnaoui, selon Yacoubian.

Entre médias et affaires

Sehnaoui a également tracé sa voie professionnelle à travers les médias. En 1998, il a fondé NewsMedia SA, une entreprise de publication. Ensuite, il a créé le magazine Executive en anglais, axé sur les news économiques et financières du Liban et du Moyen-Orient. Plus récemment, il a lancé la plateforme Hona Lebanon (Ici le Liban), qui a joué un rôle majeur dans la défense des banques et de la sécurité.

En ce qui concerne les affaires, les entreprises de Sehnaoui se répartissent en trois catégories : commerciales, immobilières et bancaires. Ses principaux partenaires sont des membres de sa famille, ainsi que l’ancien ministre de l’Économie, Raoul Nehme, qui est son partenaire et actionnaire dans deux entreprises, « M & N Sehnaoui » et « Tourist Development and Consulting« , selon le registre commercial. Nehme a nié tout partenariat financier ou économique avec Antoun Sehnaoui, se contentant de dire : « Demandez à vos sources ! ».

Frédéric Domont et Alain de Pouzilhac, associés de Sehnaoui ?

Frédéric Domont est associé à l’ancien ministre Michel Samaha dans la société « Median » spécialisée dans les médias, la production et les communications. Samaha a été condamné à 13 ans de prison pour avoir tenté d’introduire des explosifs au Liban et pour sa relation étroite avec le président syrien Bashar Al Assad. Pendant cette période, Domont était correspondant pour la société médiatique française RFI tout en ayant un réseau étendu de relations avec le régime syrien et le Hezbollah. Il a même publié un livre en 2006 intitulé « Hezbollah: le mouvement national islamique » et « Général Aoun: une certaine vision du Liban » en 2007, dans lesquels il loue ce dernier.

Mais comment Domont, autrefois associé de Samaha et proche de la résistance libanaise, comme le décrivaient ses proches, peut-il devenir un partenaire de Sehnaoui dans le secteur cinématographique ?

Domont entretient des liens avec des figures politiques de premier plan, notamment l’ancien président Michel Aoun et Sehnaoui, qui a joué un rôle dans le lancement de la chaîne francophone France 24 dont il était l’un des parrains. Alain de Pouzilhac, ancien PDG de « France 24 » et directeur de la publicité, a introduit Sehnaoui pour établir une série de relations administratives visant à assurer un financement à long terme pour « France 24 ».

En octobre 2010, Sehnaoui a escorté Pouzilhac en jet privé au Liban pour assister à la soirée d’inauguration de France 24 en langue arabe, parrainée par Sehnaoui lui-même. Lors de cet événement, un dîner a été organisé pour lancer le projet de parrainage.

Il est à souligner que la direction de l’AEF a été soumise à une enquête durant le mandat de Pouzilhac en tant que P-DG, de 2008 à 2012. Selon un e-mail interne relayé par l’Agence France Presse, cette enquête a été déclenchée à la suite d’un rapport transmis au bureau du procureur à Nanterre par l’Inspection générale des finances (IGF).

En réponse aux questions adressées par Daraj, Pouzilhac n’a pas nié le partenariat entre la SGBL et France 24 en arabe, la banque ayant été le sponsor officiel du lancement de la chaîne.

Il a justifié cette collaboration en affirmant : « Les chaînes de télévision publiques françaises ont le droit de bénéficier de publicités et de parrainages, et France 24 ne fait pas exception à cette règle ». Il a également ajouté : « L’État encourage ces chaînes publiques, les considérant dans un intérêt spécifique, et cela représente un investissement à long terme des fonds publics ».

À Beyrouth, la SGBL était partenaire de l’événement et du lancement de France 24/24 en arabe, en présence de l’ambassadeur français, de Sehnaoui et des équipes de France 24 pour le lancement 24 heures.

En parlant de sa relation avec Sehnaoui, il déclare : « Je ne connaissais pas M. Sehnaoui avant d’avoir été présenté par les chefs des agences de publicité au PDG de la SGBL, qui allait soutenir l’événement de lancement 24 heures en arabe à Beyrouth grâce à eux ». Il ajoute: « Nous étions ravis du soutien de la SGBL à Beyrouth. Et à chaque lancement dans une capitale différente (environ une centaine), j’ai entretenu les mêmes relations professionnelles et le même rapprochement avec les annonceurs, les clients et les sponsors, pour les remercier de leur confiance envers France 24 ».

Le Forum de gestion de l’internet, dans un rapport publié en 2011, a révélé plusieurs violations concernant « les contrats signés ou les paiements effectués par la direction de l’AEF ». Par conséquent, « Les services payés n’étaient pas assortis de contrat ». De plus, « certains contrats spécifiques ont été accordés sans respecter l’appel d’offres en l’absence d’appel d’offres préalable ». Enfin, « certains contrats n’ont pas été soumis au contrôle économique et financier général, ou dans certains cas, n’ont été soumis qu’après la signature des contrats ».

Concernant Domont, qui s’est éclipsé pour des raisons inconnues pendant un moment, il réapparaît comme partenaire de Sehnaoui dans sa société de production « Ezekiel« , supervisant ses activités de production telles que la communication avec les réalisateurs et les scénaristes.

La réalisatrice Katia Jarjoura, qui a sorti avec lui un court métrage intitulé « Seul le silence », a déclaré à Daraj qu’elle n’avait jamais rencontré Sehnaoui et n’avait eu affaire qu’à Domont, ajoutant : « Je ne sais même pas s’il a vu le film, il a juste fourni de l’argent et ce n’était pas une grosse somme ». Il est également le principal « patron » de « Ici Beyrouth », selon un ancien employé de l’institution qui a refusé de donner son nom.

Un rapport du Forum de gestion de l’internet en 2011 a mis en lumière plusieurs violations concernant les contrats et les paiements à la direction de l’AEF. Certains services payés n’ont pas été assortis de contrats, des contrats spécifiques ont été octroyés sans respecter les appels d’offres et certains contrats n’ont pas été soumis au contrôle économique et financier général, ou seulement après leur signature.

Domont a ouvert des portes à Sehnaoui pour des récompenses telles qu’un Oscar, le Festival de Cannes et d’autres distinctions mondiales. Sehnaoui semble de plus en plus dépendant de Domont, car des années de travail et de production cinématographique pour s’internationaliser ont été condensées en un an grâce à lui.

Sehnaoui continue à travailler dans les domaines artistique et bancaire, et sa banque poursuit ses décisions injustes envers ses déposants, les contraignant à fermer leurs comptes via des textos.

Néanmoins, il n’a pas été sollicité pour être l’un des témoins sollicités devant les juges européens. Il continue son travail cinématographique comme si de rien n’était, alors que la justice n’a pas accompli ses devoirs envers ceux qui ont contribué à exposer la situation économique au plus bas au Liban.

Sehnaoui n’a pas répondu aux questions que nous lui avons envoyées.